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des Bêcheurs d’étoiles
Après le froid des Féroé, et ses aurores polaires, voici la chaleur du Kenya et ses merveilles du ciel de l’équateur. Je suis au Kenya, depuis le lundi 1er juin, pour une aventure hors des sentiers battus : le montage d’un observatoire astronomique à Baringo, à quelques dizaines de km seulement de la ligne de l’équateur ! Un télescope de 355 mmm, un impressionnant Célestron 14, trône désormais depuis mercredi dans cette nature étonnante et fascinante de l’Afrique. Je vous invite à relire ma lettre web de septembre 2014 pour (re)découvrir les origines de ce projet un peu fou. Ce nouvel observatoire est financé par Melting Pot Safaris, sous la direction de Tony Crocetta célèbre photographe animalier. Le but de Tony, qui a une indiscutable réputation de qualité dans l’organisation de safaris au Kenya depuis plus de dix ans, est d’offrir, en complément de la faune sauvage, une découverte du ciel de l’équateur avec un instrument de grand calibre. Pour ses safaris Melting Pot Safaris utilise deux bases, un camp dans le Masaï Mara, situé dans l’hémisphère sud, et un lodge face au lac Baringo où l’observatoire est désormais installé, dans l’hémisphère nord.
De la Piste aux Étoiles,
un safari-astro à la “Out of Africa” !
Lettre du 6 juin 2015
Monter un tel observatoire au Kenya n’est toutefois pas une mince affaire. Le transport du télescope de la France au Kenya est digne des meilleurs films d’espionnage ! Ce sont 90 kg de matériel qu’il a fallu démonter et répartir dans huit bagages d’amis safaristes qui ont ainsi fait passer au Kenya il y a deux mois, comme simples touristes lambda, le télescope et la monture. Je vous laisse imaginer mon inquiétude sur l’état de l’optique, au moment où je prends en 4x4 la piste éprouvante par laquelle le télescope est lui-même arrivé quelques semaines plus tôt. Il est vrai que Tony a une conduite quelque peu “brutale”, genre Lino Ventura dans “Ne Nous fâchons pas“ ! Au premier abord, lorsque l’on commence à extraire le télescope des caisses, tout semble en bon état. Ouf !
Il faut ensuite installer la monture équatoriale qui a été spécialement adaptée pour la situation très particulière de l’équateur. Une monture équatoriale avec un axe alpha quasiment à l’horizontal !
Tony sort le tube optique de son emballage.
Une monture équatoriale quasiment à l’horizontale, le Soleil qui passe au nord, de quoi perturber un astronome !
L’ascension du Célestron 14 sur la plate-forme de l’observatoire, un moment particulièrement critique.
Le maitre des lieux, Tony Crocetta,
devant son nouveau “joujou”.
La vue sur le lac Baringo, depuis le lodge de Melting Pot Safaris à Baringo.
Observation de la planète Vénus en plein jour. L’observatoire est encore en cours de construction, il manque l’escalier, la rambarde et la décoration. Vous pouvez constater que l’observatoire a un aspect “africain” déjà très réussi. Naturellement, tout ne se passe pas tout à fait comme prévu, et il reste encore plusieurs réglages, corrections et améliorations à apporter à cet observatoire dont le montage aura été particulièrement épique ! Mais quelle aventure !
Olivier Sauzereau et Tony Crocetta sur les pistes du Masaï Mara.
Première lumière, premières observations durant la nuit du mercredi 3 au jeudi 4 juin. Spectacle extraordinaire du ciel de l’équateur avec côté nord la constellation de la Grande Ourse, et à l’opposé la Croix du Sud ! Cette première nuit d’observation montre avec évidence les avantages de cette situation géographique de l’observatoire sous une latitude de près de 0°. L’ensemble du ciel est visible, celui boréal tout comme celui austral. Les planètes, passant pratiquement au zénith, sont nettement moins sensibles aux turbulences, telle Saturne qui ne culmine en ce moment en France qu’à près de 30° au-dessus de l’horizon, alors qu’ici elle est à plus de 70° ! L’image de Saturne à minuit est d’une beauté saisissante, offrant une multitude de détails dans les anneaux et sur la planète. Avec une pleine Lune éblouissante, il ne nous était pas possible de profiter du ciel profond. Il faudra pour cela attendre encore quatre jours et notre retour sur Baringo.
Depuis vendredi, en effet, avec Tony nous avons rejoint en 4x4 son camp du Masaï Mara, situé lui dans l’hémisphère sud. La première partie du safari De la Piste aux étoiles est commencée avec sept stagiaires qui découvrent tout d’abord la faune sauvage, avec en complément une première initiation à l’astronomie et au ciel austral. Puis, nous reprendrons les 4x4 et direction Baringo pour le stage astro à l’observatoire.
J’espère pouvoir vous faire vivre très prochainement les premières émotions et images de ce nouvel observatoire, qu’il nous reste encore… à baptiser.
Le pilier du télescope culmine à 3,60 mètres, autour duquel a été créé une plateforme placée à 2,50 mètres de hauteur. Une telle hauteur était indispensable pour dominer la végétation, mais aussi pour limiter les effets de la turbulence provoquée par le sol. Une petite cabane montée sur des rails protège le télescope lorsqu’il n’est pas en opération.
Comme bien souvent en Afrique, tout se fait au dernier moment, et je découvre une structure sur laquelle travaillent encore le maçon, l’électricien et le menuisier. Mais “il n’y a pas de problème mon ami !”.
C’était ce matin, dans le Masaï Mara. Quelques images souvenirs !